La rando mi-goût

Islande (2017) - 80km

 

Ayant particulièrement aimé l'Islande l'année dernière, je me dis, allez j'y retourne! Je vise cette fois ci le parc naturel d'Hornstrandir, une zone entournée par la mer, isolée et uniquement accessible par bateau. Un bon cadre pour une rando solo!

Mais au final cette rando me laissera des souvenirs mitigés... des bons et des moins bons moments!

La mer

Nouveauté sympathique : je marche pas mal au bord de la mer. Hornstrandir a une géographie particulière qui fait qu'on la recontre régulièrement. Mais autant pendant le Te Araroa j'avais droit à de belles et large plages de sable fin, autant ici ce sont dans l'ensemble d'étroits passages caillouteux! Et du fait de la marée, il faut bien calculer pour s'éviter de marcher de travers le long des pentes...

Une des premières journée aura été uniquement sur le lit rocheux à marée basse, à faire attention aux glissades sur les algues et aux méduses, le tout sous la pluie et avec un fond sonore d'oiseaux mécontents qu'on vienne chez eux. Un bon souvenir!

Le chemin

Autre aspect que j'ai bien aimé sur la première partie de ma rando : pas de tracé, pas de marqueurs, je trace mon chemin!

Je monte sur un col, le sol devient uniquement caillouteux... le brouillard s'installe... on se croirait sur la Lune! De temps en temps, on apercoit des zones blanches de neige, mais sinon cela reste un gris caillouteux monotonne... et pour la première fois, malgré mon GPS, je doit sortir ma boussole car j'en ai vraiment besoin! La visibilité est très limitée, et je découvre rapidement quels écarts je peux faire avec un simple 20 degrés d'erreur... Est ce que c'est ce petit col que je dois passer, ou pas? Pourquoi le terrain descend maintenant?

Je pose mon réchaud pour faire mon repas, silence total dans cette ambiance lunaire...

La nouvelle tente spéciale Islande

L'année dernière j'ai été surpris avec des vents violents qui écrasaient la tente (la joie de dormir écrasé, en priant qu'il ne pleuvent pas..), du coup, au prix d'un kilo et quelque supplémentaire, j'ai pris une tente ultra-costaud 4-saisons de chez Hilleberg. 3 arceaux, et on peut voir les doubles attaches de chaque coté d'un arceau... Au final, 12 points d'attache au sol, et une solidité impressionante, même si je n'ai pas eu la chance d'avoir les mêmes vents que l'année dernière pour confirmer...

Et si jamais on était pas rassuré, on peut doubler les arceaux, c'est prévu pour! Et j'ai utilisé plusieurs fois l'hiver, super. Ca sera très probablement la tente que j'utiliserais si un jour je tente de monter encore plus sérieusement au nord...

La popularité

Imaginez vous partir avec votre petite famille pour un trek dans une zone isolée. Vous louez un bateau et vous vous faites déposer dans un coin reculé d'Hornstrandir, où vous posez votre tente. Seuls, au milieu de la nature... La nuit passe, vous vous levez le matin, et allez pisser devant la grandiose nature... et à ce moment un randonneur sauvage surgit juste en face de vous.

Cela restera ma seule rencontre, assez surprenante, de ma première partie de la rando, sinon personne nada, parfait, comme je les aime! Malheureusement, en milieu de rando, j'arrive à un endroit, et je croise une dizaine de tentes : je viens de rejoindre le chemin "principal". Et j'ai malheureusement pas tellement le choix. Des souvenirs de la précédente rando en Islande me reviennent, meme si pas du même ordre de grandeur.

Le raté logistique

Au final, ca sera un aspect logistique entièrement de ma faute qui me fera moins apprécier la fin. La manière dont j'ai tracé ma route me fera terminer beaucoup trop tôt mon chemin, et des insectes très nombreux, bien plus qu'en Australie (!), qui aiment se mettre dans votre nez, oreilles et yeux, feront que j'ai eu bien du mal a apprécier les journées d'attente avant le bateau. Pas de filet de tête à insecte, et la tente devenait un four très rapidement après le lever (très) tôt du soleil!

Et pour terminer, je me suis rajouté deux jours d'attente sur le village d'Ísafjörður (2000 hab), point de départ des bateaux, et j'ai enchainé un vol arrivant à 23h à un vol partant à 5h sur un autre aéroport...

Mordor

Je commence aussi à réaliser que j'aime bien mieux les ambiances sombres et grises, dans le brouillard, mystérieuses, où le paysage ne se dévoile que peu à peu, et la navigation y est un réel plaisir. De par le manque de soleil et par la pluie, il fait frais, et ca compense parfaitement la chaleur de l'effort.

Par opposition, je n'aime pas les journées avec un ciel bleu entièrement dégagé, où tout est vu direct (surtout en Islande losqu'il n'y a juste pas d'arbres!), et le soleil tape.

C'était le cas de la seconde partie de cette rando, ce qui a du jouer. Au contraire, la première partie de la rando de l'année dernière en 2017 en Islande a été intégralement en mode Mordor, et j'ai particulièrement apprécié cela!

Malheureusement, difficile de prédire la météo, et avec le réchauffement climatique, les étés devenant de plus en plus chaud, je sens que je vais déplacer mes randos en automne...

Ci dessous une photo non pas d'Islande (il y a des arbres!!), mais d'une sortie printanière en Haute-Savoie, en mode Mordor comme je l'aime bien!